Laurent WWW
2003-09-05 07:27:45 UTC
A51: La nouvelle catastrophe en lice de notre gouvernement
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S'il l'on se plait à re-citer la phrase de Malraux sur le 21 siècle à
savoir qu'il serait spirituel ou ne serait pas, encore faudrait-il en
exposer la variante adoptée par nos politiques.
En effet, une fois sorti le cadre des soirées privées, pourquoi ne pas
continuer à exubérer dans l'incohérence qui voit nos hommes politiques
se prendre pour les nouveaux dieux de l'Olympe gouvernemental, portant
à son
apothéose le culte de l'ego préché par les grands chantres de
l'individualisme et du libéralisme forcéne. C'est leur vision à eux de
la laicite qui leur assure, de surcroît, l'exclusivite officielle
d'une souveraineté d'ailleurs historiquement reconnu de droit divin.
Or, à quoi assiste-t-on depuis que ce gouvernement a annoncé à
l'assemblée le retour à l'excellence et à celui de la pensée ? A un
gouvernement qui ne supporte pas l'objection. Défendre un point de vue
c'est finalement
s'assurer inéluctablement du résultat inverse, tant ce gouvernement
semble encore certain de sa supériorité, supériorite qui ne peut
supporter la contradiction, qui peut mener au mépris, et qui surtout
cache l'accouchement
d'un véritable fascisme économique dont nos politques ne soupconnent
même pas les conséquences. Et cela malgré les évidences que la
canicule a mise à jour et qui ne tiennent à la fatalité que dans la
même mesure que l'insuffisance à nos connaissances.
Et la question se pose de savoir s'il reste encore une, rien qu'une
référence qu'il suffise d'éliminer pour qu'à l'évidence s'impose
l'idée d'un système unique et parfait. Un système sans aucune
alternative, livrant le destin de nos âmes mortelles aux seuls mains
de nos politiques, qui, persuadés de la médiocrité de l'alternance
adverse, seraient certains d'être elus lorsque les autres ne le
seraient plus. Parce qu'être au pouvoir, ce n'est pas un examen mais
un concours. Encore heureux car sinon plus personne ne serait élu, et
bien sur, chaque parti peut compter sur les bêtises des autres, et
nous, les mauvaises langues.
Alternative, un mot par ailleurs réservé uniquement aux leçons qu'il
convient de donner au monde extérieur. Monde qui semble oublier la
supériorité historique de notre nation et particulièrement de son
saucisson et de son pinard, premier culte de la nation, précédant
encore de peu celui de la bagnole symbole de l'ego individualiste,
avec ses 5 étoiles aux crashs-tests contre abris-bus.
Oui, il y a encore une référence qui prend la forme d'un mot honteux,
quasiment désuet, désignant un élément en proie aux effets collatéraux
de l'économie et de sa voie unique visant à transformer notre pays en
une vaste zone industrielle. Mot d'ailleurs détroné par un vocable du
même genre que le cynisme, et cette invention, c'est l'environnement,
ce qui entoure, là ou tombe le mégot lorsqu'on est en voiture.
Cette nature, c'est aussi le bien le plus précieux qu'il nous reste.
Parce qu'il reste encore un massif des Alpes préservé des autoroutes,
les Alpes vraies, il faudrait alors necessairement le détruire.
Tellement c'est irritant qu'il ne soit pas marqué par une empreinte
légitime, et prostitué au commerce. Simplement pour que se fasse
mousser ces crétins de la consanguinité politique trouvant qu'une
autoroute passant en pleine montagne "ravir(ait) les futurs
utilisateurs" (Dauphine Libere, 30 juillet 2003) pouvant admirer des
vues splendides entre deux têtes à queue. Et puis il y a des aigles
royaux à qui les promeneurs sur les haltes d'autoroutes pourraient
dispenser quelques frites. Le temps pour eux d'aller nicher ailleurs,
car grâce aux mesures compensatoires, des volières géantes pourraient
être crées avec parcs d'attractions securisés où des vigiles
s'assureraient que les animaux ne soient pas trop derangés.
Rendez-vous compte qu'une journée toute entière a été consacrée par le
Dieu des transports, qui, ayant trouvé si belles "les perspectives"
lui ayant étant offertes, n'aspire desormais à plus rien d'autre que
de les faire partager aux autres.
Naïveté parisienne bien naturelle en soi et appréciable pour sa
franchise, mais désastreuse quand il s'agit d'un ministre. En effet,
en elle-même, la décision d'une voie nouvelle reliant Gap et déservant
des zones existantes aurait bien le bon sens que croit Gilles De
Robien s'il n'ignorait la nature des régions traversées (l'autoroute
passerait au bord de l'Obiou traversant le plateau de Pellafol et
passant sous le Ferraud). Effectivement, s'il s'agit de planter une
usine nucléaire au milieu du lac du Sautet, l'idée est bonne.
Maintenant s'il s'agit du tourisme, non seulement l'autoroute ne
changerait rien mais bien entendu consisterait en une véritable
catastrophe écologique. Le raisonnement est pourtant élémentaire. En
considerant notamment les zones de Marseille, Lyon, et Paris d'où
viendraient les touristes, et d'autre part, les périodes de visites, à
savoir les vacances et les week-ends:
- Pour Marseille il n'y aurait bien sûr aucun changement dans tous les
cas puisque l'A51 dessert déjà Gap par le Sud.
- Pour Paris, cela ne changerait pas grande chose, à savoir que
45minutes de plus ou de moins sur un voyage de 700 kms, on les fait
lorsqu'il s'agit de partir au moins une semaine, et que c'est de la
folie pour un week-end meme de trois jours. Pour Lyon nettement plus
près, les Hautes-Alpes sont déjà accessibles et le resteraient,
hormis, une bonne demi-heure de plus au lit, et encore, selon la
destination.
Mais il y a une alternative, une alternative pourtant simple et
écologique qui s'appelle le TGV. Face à cette autoroute de l'Est de
Gap dont les ingénieurs des Ponts et Chausses soulignent que son trace
présentent quasiment tous les inconvénients et serait d'une extrême
difficulté technique (rapport disponible sur le site web du
gouvernement !), il suffirait de 20 kms d'une ligne TGV pour relier la
sortie du tunnel de Fréjus à Briancon.
C'est-à-dire que l'on pourrait faire la même chose que pour la Savoie,
à savoir rendre accessibles les stations de ski le week-end par le
train, s'ouvrir à l'Italie, et surtout relier Paris à Briancon, en
moins de 4 heures tandis que seuls des trains de nuit le permettent
actuellement. Il suffit simplement de voir ce qui se passe à
Marseille, à savoir que le TGV et les week-ends de trois jours des 35
heures permettraient aux Parisiens de venir convialement dans les
Hautes Alpes pour faire leur randonnee du week-end, ce que jamais une
autoroute pourra leur permettre.
Au lieu de cela, nos politiques pensent à un ouvrage phaoronique, au
seul but de satisfaire une mégalomanie sans laquelle leur existence
semblerait perdre tout son sens. Comment les désigner autrement
lorsque ceux-ci veulent développer l'économie dans des zones
préservées, mettre des usines en pleine montagne, tandis que le
développement des petites exploitations est delaissé, tandis même que
la réforme de la PAC vient leur donner une chance incroyable face aux
grosses exploitations. Chances que l'Etat n'aurait plus qu'à saisir
pour l'organiser. Le paysan du futur doit-il cultiver son potager au
milieu des HLMs ou ne faut-il pas voir dans le nouvel "exode urbain"
un formidable espoir de redonner vie a des zones rurales ?
Comment se fait-il que des maires isolés réussisent à redonner vie à
leur village en faisant venir artisans, développant le tourisme,
maintenant les services publics tandis que l'Etat est incapable de
comprendre cette évolution et de la structurer. Pourquoi ce que ces
maires arrivent à faire ne pourrait-il pas se formaliser avec des
projets commune par commune élaborés selon un plan national, visant à
faire correspondre des besoins concrets de projets de ces communes
avec les aspirations de citadins n'attendant qu'une occasion a saisir
? Structurer les échanges entre personnes n'est-il pas un principe de
l'économie ?
Gérer un pays ne sert rien a s'il n'y a pas d'initiatives fortes
allant dans le sens du cours des choses, faisant évoluer notre
société. Le changement. Il faut être aveugle pour être insensible à
cette vérirable rebellion de la planète qui est en train de se dresser
contre nous. Une autoroute aussi symbolique que l'A51 en pleine
montagne, c'est une condamnation, le renoncement face à un systeme
mortifiant. Bien entendu les sanctions, c'est la nature elle-même qui
les apportera, car outre une catastrophe écologique, c'est une
catastrophe humanitaire qui touchera de plein fouet Grenoble, déjà
accablé par la pollution, et où les maladies asthmatiques et
allergiques chez les enfants sont devenus particulièrement
préoccupantes.
Bien sûr, la solidarité nationale s'exprimera, et sur l'A51, comme
actuellement à Grenoble, on disposera les panneaux 70 kilomètres
heures une fois dépassé le pic de pollution. Utile, non, une autoroute
a 70km/h ?
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S'il l'on se plait à re-citer la phrase de Malraux sur le 21 siècle à
savoir qu'il serait spirituel ou ne serait pas, encore faudrait-il en
exposer la variante adoptée par nos politiques.
En effet, une fois sorti le cadre des soirées privées, pourquoi ne pas
continuer à exubérer dans l'incohérence qui voit nos hommes politiques
se prendre pour les nouveaux dieux de l'Olympe gouvernemental, portant
à son
apothéose le culte de l'ego préché par les grands chantres de
l'individualisme et du libéralisme forcéne. C'est leur vision à eux de
la laicite qui leur assure, de surcroît, l'exclusivite officielle
d'une souveraineté d'ailleurs historiquement reconnu de droit divin.
Or, à quoi assiste-t-on depuis que ce gouvernement a annoncé à
l'assemblée le retour à l'excellence et à celui de la pensée ? A un
gouvernement qui ne supporte pas l'objection. Défendre un point de vue
c'est finalement
s'assurer inéluctablement du résultat inverse, tant ce gouvernement
semble encore certain de sa supériorité, supériorite qui ne peut
supporter la contradiction, qui peut mener au mépris, et qui surtout
cache l'accouchement
d'un véritable fascisme économique dont nos politques ne soupconnent
même pas les conséquences. Et cela malgré les évidences que la
canicule a mise à jour et qui ne tiennent à la fatalité que dans la
même mesure que l'insuffisance à nos connaissances.
Et la question se pose de savoir s'il reste encore une, rien qu'une
référence qu'il suffise d'éliminer pour qu'à l'évidence s'impose
l'idée d'un système unique et parfait. Un système sans aucune
alternative, livrant le destin de nos âmes mortelles aux seuls mains
de nos politiques, qui, persuadés de la médiocrité de l'alternance
adverse, seraient certains d'être elus lorsque les autres ne le
seraient plus. Parce qu'être au pouvoir, ce n'est pas un examen mais
un concours. Encore heureux car sinon plus personne ne serait élu, et
bien sur, chaque parti peut compter sur les bêtises des autres, et
nous, les mauvaises langues.
Alternative, un mot par ailleurs réservé uniquement aux leçons qu'il
convient de donner au monde extérieur. Monde qui semble oublier la
supériorité historique de notre nation et particulièrement de son
saucisson et de son pinard, premier culte de la nation, précédant
encore de peu celui de la bagnole symbole de l'ego individualiste,
avec ses 5 étoiles aux crashs-tests contre abris-bus.
Oui, il y a encore une référence qui prend la forme d'un mot honteux,
quasiment désuet, désignant un élément en proie aux effets collatéraux
de l'économie et de sa voie unique visant à transformer notre pays en
une vaste zone industrielle. Mot d'ailleurs détroné par un vocable du
même genre que le cynisme, et cette invention, c'est l'environnement,
ce qui entoure, là ou tombe le mégot lorsqu'on est en voiture.
Cette nature, c'est aussi le bien le plus précieux qu'il nous reste.
Parce qu'il reste encore un massif des Alpes préservé des autoroutes,
les Alpes vraies, il faudrait alors necessairement le détruire.
Tellement c'est irritant qu'il ne soit pas marqué par une empreinte
légitime, et prostitué au commerce. Simplement pour que se fasse
mousser ces crétins de la consanguinité politique trouvant qu'une
autoroute passant en pleine montagne "ravir(ait) les futurs
utilisateurs" (Dauphine Libere, 30 juillet 2003) pouvant admirer des
vues splendides entre deux têtes à queue. Et puis il y a des aigles
royaux à qui les promeneurs sur les haltes d'autoroutes pourraient
dispenser quelques frites. Le temps pour eux d'aller nicher ailleurs,
car grâce aux mesures compensatoires, des volières géantes pourraient
être crées avec parcs d'attractions securisés où des vigiles
s'assureraient que les animaux ne soient pas trop derangés.
Rendez-vous compte qu'une journée toute entière a été consacrée par le
Dieu des transports, qui, ayant trouvé si belles "les perspectives"
lui ayant étant offertes, n'aspire desormais à plus rien d'autre que
de les faire partager aux autres.
Naïveté parisienne bien naturelle en soi et appréciable pour sa
franchise, mais désastreuse quand il s'agit d'un ministre. En effet,
en elle-même, la décision d'une voie nouvelle reliant Gap et déservant
des zones existantes aurait bien le bon sens que croit Gilles De
Robien s'il n'ignorait la nature des régions traversées (l'autoroute
passerait au bord de l'Obiou traversant le plateau de Pellafol et
passant sous le Ferraud). Effectivement, s'il s'agit de planter une
usine nucléaire au milieu du lac du Sautet, l'idée est bonne.
Maintenant s'il s'agit du tourisme, non seulement l'autoroute ne
changerait rien mais bien entendu consisterait en une véritable
catastrophe écologique. Le raisonnement est pourtant élémentaire. En
considerant notamment les zones de Marseille, Lyon, et Paris d'où
viendraient les touristes, et d'autre part, les périodes de visites, à
savoir les vacances et les week-ends:
- Pour Marseille il n'y aurait bien sûr aucun changement dans tous les
cas puisque l'A51 dessert déjà Gap par le Sud.
- Pour Paris, cela ne changerait pas grande chose, à savoir que
45minutes de plus ou de moins sur un voyage de 700 kms, on les fait
lorsqu'il s'agit de partir au moins une semaine, et que c'est de la
folie pour un week-end meme de trois jours. Pour Lyon nettement plus
près, les Hautes-Alpes sont déjà accessibles et le resteraient,
hormis, une bonne demi-heure de plus au lit, et encore, selon la
destination.
Mais il y a une alternative, une alternative pourtant simple et
écologique qui s'appelle le TGV. Face à cette autoroute de l'Est de
Gap dont les ingénieurs des Ponts et Chausses soulignent que son trace
présentent quasiment tous les inconvénients et serait d'une extrême
difficulté technique (rapport disponible sur le site web du
gouvernement !), il suffirait de 20 kms d'une ligne TGV pour relier la
sortie du tunnel de Fréjus à Briancon.
C'est-à-dire que l'on pourrait faire la même chose que pour la Savoie,
à savoir rendre accessibles les stations de ski le week-end par le
train, s'ouvrir à l'Italie, et surtout relier Paris à Briancon, en
moins de 4 heures tandis que seuls des trains de nuit le permettent
actuellement. Il suffit simplement de voir ce qui se passe à
Marseille, à savoir que le TGV et les week-ends de trois jours des 35
heures permettraient aux Parisiens de venir convialement dans les
Hautes Alpes pour faire leur randonnee du week-end, ce que jamais une
autoroute pourra leur permettre.
Au lieu de cela, nos politiques pensent à un ouvrage phaoronique, au
seul but de satisfaire une mégalomanie sans laquelle leur existence
semblerait perdre tout son sens. Comment les désigner autrement
lorsque ceux-ci veulent développer l'économie dans des zones
préservées, mettre des usines en pleine montagne, tandis que le
développement des petites exploitations est delaissé, tandis même que
la réforme de la PAC vient leur donner une chance incroyable face aux
grosses exploitations. Chances que l'Etat n'aurait plus qu'à saisir
pour l'organiser. Le paysan du futur doit-il cultiver son potager au
milieu des HLMs ou ne faut-il pas voir dans le nouvel "exode urbain"
un formidable espoir de redonner vie a des zones rurales ?
Comment se fait-il que des maires isolés réussisent à redonner vie à
leur village en faisant venir artisans, développant le tourisme,
maintenant les services publics tandis que l'Etat est incapable de
comprendre cette évolution et de la structurer. Pourquoi ce que ces
maires arrivent à faire ne pourrait-il pas se formaliser avec des
projets commune par commune élaborés selon un plan national, visant à
faire correspondre des besoins concrets de projets de ces communes
avec les aspirations de citadins n'attendant qu'une occasion a saisir
? Structurer les échanges entre personnes n'est-il pas un principe de
l'économie ?
Gérer un pays ne sert rien a s'il n'y a pas d'initiatives fortes
allant dans le sens du cours des choses, faisant évoluer notre
société. Le changement. Il faut être aveugle pour être insensible à
cette vérirable rebellion de la planète qui est en train de se dresser
contre nous. Une autoroute aussi symbolique que l'A51 en pleine
montagne, c'est une condamnation, le renoncement face à un systeme
mortifiant. Bien entendu les sanctions, c'est la nature elle-même qui
les apportera, car outre une catastrophe écologique, c'est une
catastrophe humanitaire qui touchera de plein fouet Grenoble, déjà
accablé par la pollution, et où les maladies asthmatiques et
allergiques chez les enfants sont devenus particulièrement
préoccupantes.
Bien sûr, la solidarité nationale s'exprimera, et sur l'A51, comme
actuellement à Grenoble, on disposera les panneaux 70 kilomètres
heures une fois dépassé le pic de pollution. Utile, non, une autoroute
a 70km/h ?